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LE GENRE TRICHOPILIA LINDLEY
par Denise ROUCOULE
INTRODUCTION
Peu présentes chez les amateurs car les catalogues européens en ont un choix assez restreint, les quelque 32 espèces que comprend ce genre sont pourtant toutes hautement désirables par leur floraison régulière et spectaculaire.
LE GENRE TRICHOPILIA LINDLEY
Appartient à la sous-famille des Epidendroideae, tribu des Maxillarieae, sous-tribu des Oncidiinae.
Le nom vient du grec trichos (cheveux) et pilos (feutre) et fait référence au bord cilié et fimbrié du bout de la colonne.
C’est le Dr. John Lindley qui a proposé le genre Trichopilia en 1836.
L’espèce type, qui est aussi la plus connue, est le Trichopilia tortilis Lindl.
DISTRIBUTION
On trouve toutes ces espèces en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, du Mexique aux petites Antilles au nord jusqu’à la Bolivie et au Brésil au sud.
HABITAT
Dans la nature i.e. en Amérique tropicale et subtropicale, on trouve ces espèces au bord des rivières qui serpentent dans la forêt humide de 100 à 2500m. d’altitude. Les plantes sont, soit accrochées aux arbres (épiphytes), soit semi-terrestres.
DESCRIPTION
Ce sont des plantes de petit à moyen développement, quelques unes faisant exception avec un bon 50cm de hauteur. Elles sont caractérisées par un rhizome court, légèrement ascendant, des pseudobulbes tassés les uns contre les autres, aplatis, arrondis ou cylindriques, engainés par des bractées courtes, imbriquées en feuilles de poireau. Le pseudobulbe est pourvu d’une seule feuille coriace à l’apex.

L’inflorescence, basale, arquée ou pendante, émerge latéralement entre les bractées et le pseudobulbe et porte de une à plusieurs fleurs selon les espèces.

Les fleurs, + ou – parfumées, peuvent être de taille moyenne (environ 5cm.) à grande (environ 13cm.). Elles sont toujours remarquables en raison des pétales et sépales libres, étalés, + ou – ondulés ou même carrément vrillés et surtout du labelle en forme de trompette (les lobes latéraux se chevauchent le plus souvent, entourant la colonne et le lobe central est large et étalé).

Les tépales peuvent être blancs, verts, jaunes, bruns ou rouges, le labelle est blanc + ou – piqueté ou taché de jaune ou de rouge.
CULTURE
L’observation des plantes ainsi que la connaissance de leur habitat permettront d’optimiser leur culture.
Ces plantes ont la réputation d’être difficiles à cultiver : c’est faux !
C’est le non respect de leurs besoins qui est source d’échecs.

  • Températures :

  • De manière générale, et ce, en dépit de l’altitude indiquée ultérieurement pour chaque espèce, cultivez-les en serre tempérée avec des minima nocturnes de 10 à 13°C l’hiver et des maxima diurnes de 28°C ( 30° sont possibles sous certaines conditions d’ombrage et de ventilation ).

  • Lumière :

  • Les Trichopilia ont besoin d’une bonne lumière pour fleurir mais sans plus. Un ombrage léger sera de rigueur car, malgré leur consistance de cuir, les feuilles brûlent facilement au soleil.

  • Arrosages :

  • 2 à 3 fois par semaine du printemps à la fin de l’été pour les plantes en pot, 1 fois par jour du printemps à la fin de l’été pour les plantes sur plaque.
    De novembre à février, la réduction de la température amènera aussi la réduction des arrosages : 1 fois par semaine ( pots ), 2 fois par semaine ( plaques ). En aucun cas les plantes ne doivent se dessécher complètement, ce qui entraînerait le plissage des feuilles ( dites en accordéon ).

  • Hygrométrie et ventilation ( indissociables ! ) :

  • Maintenez une humidité relative de 70 à 75 % toute l’année, couplée avec une bonne ventilation, également permanente pour éviter les pourritures. En effet, les nouvelles pousses apparaissent à la base des pseudobulbes et les tiges florales émergent d’entre les bractées charnues qui engainent les pseudobulbes.

  • Culture en épiphyte :

  • Le problème des pourritures sera éliminé si vous optez pour la culture sur plaque de liège ou de fougère arborescente ( + difficile à se procurer à présent ). N’oubliez pas, dans ce cas, d’envelopper les racines d’un peu de sphaigne du Chili ou de fibre de coco.

  • Culture en pot et compost :

  • Si vous optez ( ce qui est mon cas ) pour la culture en pot, pensez aux trous supplémentaires et à la couche drainante de chips de polystyrène.
    Le compost devra être à base d’écorce de pin de moyenne granulométrie additionnée de sphaigne ( + d’humidité ), de charbon de bois ( autre que celui pour barbecue ) contre les pourritures et de perlite (ou pumice, ou pierre de lave) pour un drainage supplémentaire.
    Choisissez des pots assez petits car les racines sont fines.
    N’oubliez pas qu’une grosse touffe fleurit moins bien car les pseudobulbes sont serrés les uns contre les autres. Installez la motte un peu en dôme sur le compost : non content d’aider à prévenir les pourritures, cette installation vous permettra également de mieux profiter des floraisons car la plupart des espèces a des tiges florales retombantes.

  • Fertilisation :

  • Une application d’engrais équilibré ( N20, P20, K20 ), faiblement dosé, une fois/semaine pendant la période de pousse active, sera bénéfique pour la maturation des pseudobulbes qui porteront ainsi davantage de fleurs.

  • Ennemis :

  • Les pourritures seront traitées à l’aide d’un fongicide mais mieux vaut les prévenir ( cf. + haut ). Les cochenilles blanches disparaîtront grâce à un traitement aux huiles blanches.

    LES ESPECES
    Avant-propos
    Nous allons maintenant visionner ensemble un certain nombre de ces espèces (les 2/3 environ).
    Quelques diapos ont été réalisées d’après documents.
    Bien que le nombre total de ces espèces ne soit pas très élevé, le matériel photo, que ce soit dans les livres ou sur Internet, est assez pauvre. Sur Internet, en particulier, les photos sont de piètre qualité mais il est vrai que, jusqu’à présent, peu de spécialistes se sont intéressés à ce genre.
    Les diapos sont donc, essentiellement, celles de plantes en ma possession.
    Pas de photo       Pas de photo
    Trichopilia aenigma Garay

    Décrit en 1996.
    Colombie, Equateur, Venezuela jusqu’à 1200m.
          Trichopilia boliviensis
    Klikunas & Christenson


    Décrit en 1979
    Bolivie
    Floraison : printemps
    A rapprocher de
    Trichopilia mesoperuviensis
    Klikunas & Christenson Décrit en 2004
    Centre du Pérou, de 1600 à 1850m. Ressemble à Trichopilia boliviensis mais fleurs plus petites et sépales et pétales non ondulés.
    Trichopilia concepcionis   Trichopilia dalstroemii   Trichopilia dalstroemii
    Trichopilia concepcionis Kraenzl

    Colombie et Amérique du Sud
    Floraison : fin d’hiver et printemps
      Trichopilia dalstroemii
    Dodson
      Trichopilia dalstroemii
    Dodson


    Décrit en 2003
    Equateur et tout l’ouest de l’Amérique du Sud à 1800m.
    Floraison : printemps
    Trichopilia fragrans       Trichopilia fragrans
    Trichopilia fragrans ( Lindl. ) Rchb.f.

    République Dominicaine, Pérou et Amérique du Sud à 2500m. Floraison : hiver

    A rapprocher de Trichopilia grata Rchb.f. , autrefois considéré comme une variété - Pérou
    Fleurs plus petites que Trichopilia fragrans et plus nombreuses ( 2 à 4 ). Floraison : hiver

    A rapprocher de Trichopilia nobilis Rchb.f. avec lequel il a été longtemps confondu - Equateur
    Trichopilia galeottiana       Trichopilia galeottiana
    Trichopilia galeottiana A. Rich. & Galeotti

    Costa - Rica, Mexique, Amérique Centrale, de 1000 à 1200m. Floraison : mai à juillet
    Trichopilia hennisiana   Trichopilia hennisiana   Trichopilia hennisiana
    Trichopilia hennisiana Kraenzl.

    Colombie. Une des plus grandes espèces du genre ( 50 cm ). Floraison : début du printemps.
    Trichopilia juninensis       Trichopilia juninensis
    Trichopilia juninensis C. Schweinf.

    Pérou (Junin). Floraison : printemps.
    Trichopilia laxa       Trichopilia laxa
    Trichopilia laxa Rchb.f.

    Brésil, Colombie, Pérou, Venezuela, entre 1200 et 1800m.
    Une des plus grandes espèces du genre ( 40 cm ). Floraison : automne.
    Trichopilia marginata   Trichopilia marginata   Trichopilia marginata
    Trichopilia marginata   Trichopilia marginata   Trichopilia marginata
        Trichopilia marginata    
    Trichopilia marginata Henfr.

    Colombie, Guatemala, Panama, entre 1000 et 1500m.
    Espèce aux couleurs variables.
    Les plantes issues de clones poussant sur les pentes du volcan Chiriqui au Panama sont les plus recherchées en raison de leur labelle rouge velouté.
    Floraison : fin d’hiver, début du printemps

    Il existe aussi une variété alba au labelle blanc pur
    Pas de photo   Trichopilia marginata   Trichopilia occidentalis
    Trichopilia marginata
    var. lepida Kraenzl


    Fleurs plus grandes que sur l’espèce de base mais tache sur le labelle moins grande.
    Floraison : printemps
      Trichopilia marginata
    var.olivacea Dodson


    Sépales et pétales vert olive.
    Floraison : printemps
      Trichopilia occidentalis Christenson

    Décrit en 2004.
    Pentes occidentales des Andes en Equateur
    Souvent confondu avec Trichopilia turialvae 2 à 3 fleurs seulement et feuilles moins grandes ( 15 x 3,2 cm. )

    A rapprocher de Trichopilia turialvae Rchb.f.
    Colombie, Costa-Rica, Nicaragua, Panama, de 600 à 1200 m. 2 à 5 fleurs, feuilles de 18 à 25 cm. x 4 à 6 cm.
    Floraison : fin d’été et automne
    Trichopilia rostrata       Pas de photo
    Trichopilia rostrata Rchb.f.

    Floraison : automne
          Trichopilia steinii Dodson

    Décrit en 2003
    Equateur et Amérique du Sud à 650 m.
    Trichopilia suavis   Trichopilia suavis   Trichopilia suavis
    Trichopilia suavis Lindl.

    Du Costa-Rica à la Colombie, de 550 à 1300 m. Floraison très parfumée (pois de senteur) de février à mai.
    Trichopilia tortilis       Pas de photo
    Trichopilia tortilis Lindl.

    Costa-Rica et Amérique Centrale, de 1000 à 1200m. Les plantes du Costa-Rica sont plus grandes que celles que l’on trouve plus au nord Floraison : avril à juin

    A rapprocher de Trichopilia maculata Rchb.f.
    Costa-Rica et Panama, de 100 à 400 m. Plante identique à Trichopilia tortilis avec bractées plus piquetées de rouge Fleurs plus petites (7 à 8cm.) contre 10 à 13 chez Trichopilia tortilis, jaune – vert, pétales et sépales presque plats.
    Floraison : mai à juillet
          Trichopilia undulatissima
    D.E. Benn. & Christenson


    Décrit en 1998 au Pérou.
    Les plus petites fleurs du genre ( 6cm.), vertes et blanches.
    Floraison : printemps

    Ressemble au Trichopilia santos-limae ( Brésil ), qui a des tépales moins ondulés
    Pas de photo   Trichopilia x ramonensis   Trichopilia x ramonensis
    Trichopilia turialvae
    Rchb.f


    Colombie, Costa-Rica, Nicaragua, Panama, de 600 à 1200 m.
    2 à 5 fleurs, feuilles de 18 à 25 cm. x 4 à 6 cm.
    Floraison : fin d’été et automne
      Trichopilia tortilis x galeottiana   Trichopilia x ramonensis
    J.B. Garcia
    ( suavis x marginata )


    Décrit en 2002
    Costa-Rica (canton de San Ramon)
    Le seul hybride primaire naturel
    Floraison : fin d’hiver, début de printemps
    BIBLIOGRAPHIE
  • - John ATWOOD & Dora Emilia MORA DE RETANA : Fieldiana (Flora Costaricensis) 1999
  • - D.E.BENNETT, Jr. & E.A.CHRISTENSON : Icones Orchidacearum Peruviarum ( plates 592 & 791 ) 1998 et 2001
  • - William CAVESTRO : The Genus Trichopilia ( The Orchid Review ) 2000
  • - Eric CHRISTENSON & Wojciech KLIKUNAS : A trio of Trichopilias ( Orchid Digest ) 2004
  • - Calaway H.DODSON : Native Ecuadorian Orchids ( vol.5 ) 2004
  • - Colombian Orchid Society : Native Colombian Orchids ( vol.4 ) 1992
  • OU SE LES PROCURER ?
  • - Soyez à l’affût de « l’apparition » d’espèces ou d’hybrides dans les catalogues européens.
  • - Profitez des commandes groupées de l’association pour faire des achats intéressants en Colombie ou en Equateur.
  • - Essayez de vous procurer des divisions auprès de vos amis.
  • BONNE CHASSE ET BONNE CULTURE
     


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